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Récépitulatif de l'oeuvre complète : http://hbalzac.free.fr/oeuvre.php
Les romans et nouvelles qui composent La Comédie humaine sont regroupés en trois grands ensembles : les Études de mœurs, les Études philosophiques et les Études analytiques. L'ensemble des Études de mœurs est lui-même divisé en Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de province, Scènes de la vie parisienne, Scènes de la vie politique, Scènes de la vie militaire et Scènes de la vie de campagne.
Nombre d'ouvrages ont été refondus à plusieurs reprises pour mieux s'insérer dans ce vaste plan d'ensemble, qui est allé en se précisant et au moyen duquel Balzac voulait peindre une vaste fresque de la société de son époque. Plusieurs œuvres sont parues dans des journaux en prépublicationn 48, mais l'auteur a sans cesse remanié ses textes, comme on peut le voir notamment avec La Femme de trente ans343.
Le tableau ci-dessous regroupe les composantes en ordre chronologiquen 49, selon la première date de publication, même dans le cas d'une parution en revue ou lorsque l'œuvre est ensuite remaniée. Les titres définitifs sont donnés au tome XII de la Bibliothèque de la Pléiade344.
Textes divers :
- La Comédie du diable (1831).
- Contes bruns (1832) en participation avec Philarète Chasles et Charles Rabou.
- Peines de cœur d'une chatte anglaise et autres Scènes de la vie privée et publique des animaux, Études de mœurs (1844 et 1845), Éditions Hetzel.
- Voyage d'un moineau de Paris à la recherche du meilleur gouvernement (signé George Sand, mais écrit par Balzac).
- Les Amours de deux bêtes (Balzac).
- Guide-âne à l'usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs (Balzac).
- Voyage d'un lion d'Afrique à Paris.
- Essai sur l'argot (1847), formant le chapitre « Essai philosophique, linguistique et littéraire sur l'argot, les filles et les voleurs » de La Dernière Incarnation de Vautrin, quatrième partie de Splendeurs et misères des courtisanes.
- Voyage de Paris à Java (1832).
- La Chine et les Chinois (1842).
tome 1 :
Avant propos de Balzac, les chouans, deux deux rêves
tome 2 :
physiologie du mariage, petites misères de la vie conjugale
tome 3 :
El verdugo, la paix des ménages, la maison du chat qui pelote, le bal de Sceaux, un épisode sous la terreur, la vendetta, une double famille, étude de femme, adieu, l'elixir de longue vie, sarrazine, une passion dans le désert.
tome 4 :
commencé le 30 juillet 2011
La Peau de chagrin : Si tu me possèdes, tu posséderas tout. Mais ta vie m'appartiendra. Dieu l'a voulu ainsi. Désire, et tes désirs seront accomplis. Mais règle tes souhaits sur ta vie. Elle est là. À chaque vouloir je décroîtrai comme tes jours. Me veux-tu ? Prends. Dieu t'exaucera. Soit ! À cette invitation séduisante et provocante, Raphaël répond par l'affirmative. Jeune homme malchanceux en proie au désespoir, il rencontre un mystérieux antiquaire qui lui fournit une peau de chagrin, support de cette formule qui résonne comme une incantation. Attention, la peau réalise tous les désirs, mais la réalisation de chacun d'eux la fait se rétrécir et raccourcit d'autant la vie de son possesseur. Ce jeune homme va être comblé de richesses et d'amour, seulement, il prendra peur de tous ses désirs et sera incapable de supporter le destin qu'il a choisi en acceptant le terrible talisman...
Jésus-Christ en Flandre : moyennement aimé : conte initiatique, entre merveilleux et hallucination... trop moralisateur pour moi.
L’action se déroule selon l’auteur « à une époque indéterminée » ce qui donne à la parabole religieuse une valeur intemporelle.
Dans la barque du passeur qui relie l’ile de Cadzant, (aujourd’hui disparue mais qui existait encore au xviiie siècle), et les côtes de Flandre-Occidentale près d’Ostende, les notables se placent à l’arrière du bateau, les pauvres gens à l’avant. Au moment où un inconnu arrive, juste avant le départ, les notables ne font rien pour lui laisser une place parmi eux, tandis que les pauvres se serrent (l’un deux s’assoit même sur le rebord du bateau pour lui laisser un siège). Le ciel est menaçant, la mer houleuse, même le passeur sent qu’il y aura une tempête. Le tableau décrit ici par Honoré de Balzac rappelle les plus belles scènes de genre de la peinture flamande, qu'il appelle également peinture hollandaise et dont il était grand admirateur. Au fur et à mesure que le bateau avance et que la tempête se lève, on découvre que l’inconnu arrivé à bord, malgré ses vêtement sobres n’est pas un pauvre. C’est un être à part : Jésus-Christ, comme l’indique le titre ; celui-là même qui sauvera les Justes qui se trouvent parmi les Humbles au moment du naufrage.
Le deuxième partie de la nouvelle se déroule dans la chapelle que l’on a construite sur les lieux même où s’est produit le miracle, le narrateur de la légende est en proie à une hallucination : une vieille femme (personnage déjà présenté dans Zéro, qui incarne une Église usée par les compromissions) est transfigurée en éblouissante jeune fille (l’Église peut retrouver son rayonnement).
Honoré de Balzac fait une large place à la Flandre dans son récit : « Â vous, fille de la Flandre et qui en êtes une des gloires modernes, cette naïve tradition des Flandres. » Il désigne ainsi l'Artois, les Flandres.
Dans l'incipit du texte qui place la Flandre à une période indéterminée, il fait aussi référence à la Flandre brabançonne : « A une époque assez indéterminée de l'histoire brabançonne, les relations entre l'île de Cadzant et les côtes de la Flandre étaient entretenues par une barque destinée au passage des voyageurs. Capitale de l'île, Middelbourg, plus tard si célèbre dans les annales du protestantisme, comptait à peine deux ou trois cents feux. La riche Ostende était un havre inconnu (...). Qui régnait alors en Brabant, en Flandre, en Belgique ? Sur ce point, la tradition est muette.»-w
Le Chef-d'oeuvre inconnu : bien aimé. péché d'orgueil, le peintre est-il un nouveau prométhée ? réflexion sur la peinture et l'histoire de l'art, comment arriver à la perfection alors que la perfection n'est qu'espoir.
Le jeune Nicolas Poussin, encore inconnu, rend visite au peintre Porbus dans son atelier. Il est accompagné du vieux maître Frenhofer qui émet de savants commentaires sur le grand tableau que Porbus vient de terminer. Il s’agit de Marie l'Égyptienne dont Frenhofer fait l’éloge, mais qui lui paraît incomplet. En quelques coups de pinceau, le vieux maître métamorphose le tableau de Porbus au point que Marie l’Égyptienne semble renaître à la vie après son intervention. Toutefois, si Frenhofer maîtrise parfaitement la technique, il lui manque, pour son propre chef-d’œuvre La Belle Noiseuse à laquelle il travaille depuis dix ans, le modèle en art idéal, une femme qui lui inspirerait la perfection vers laquelle il tend sans jamais l’atteindre. Ce futur chef-d’œuvre, que personne n’a encore jamais vu, serait le portrait de Catherine Lescault. Nicolas Poussin offre au vieux maître de faire poser la femme qu’il aime : la belle Gillette, ce que Frenhofer accepte. La beauté de Gillette l’inspire à tel point qu’il termine la Belle Noiseuse très rapidement. Mais lorsque Poussin et Porbus sont conviés à l’admirer, ils n’aperçoivent sur la toile qu’une petite partie d’un pied magnifique perdu dans une débauche de couleurs. La déception qui se lit sur leurs visages pousse le maître au désespoir. Le lendemain, Frenhofer décède après avoir mis le feu à son atelier.w
citation : « le trop de science, de même que l’ignorance, arrive à une négation »
Le Réquisitionnaire : Bien aimé. L'amour d'une mère... sous la Terreur.
En 1793, dans la ville de Carentan en Basse-Normandie, les habitués du salon de la comtesse de Dey trouvent sa porte close un premier jour, puis les jours suivants. Ce comportement inhabituel d’une femme raffinée qui tient à son « assemblée quotidienne », éveille la curiosité des habitants qui se perdent en conjectures. Les véritables raisons du comportement de Madame de Dey sont données plus loin : la comtesse a reçu un message secret lui apprenant que son fils Auguste, qui a participé à l’expédition royaliste de Granville et qui a été emprisonné, va tenter de s’échapper. Il devrait arriver chez elle dans les trois prochains jours. Le dernier soir, la comtesse se décide enfin à ouvrir ses portes et à organiser sa réception normalement. On lui a assuré que son fils était en route et qu’il se présenterait chez elle le soir même. Le maire de la ville a donné à un jeune soldat (dont il pense qu’il est le fils de la comtesse) un billet de logement dans la maison de Dey.
Malheureusement lorsque le réquisitionnaire se présente, la comtesse s’aperçoit que ce n’est nullement son fils. Elle meurt , comme par un effet de télépathie, au moment-même où Auguste est fusillé dans le Morbihan.
L'Auberge rouge : excellent. Pas du polar, histoire d'une erreur judiciaire... frissons et sueurs froides garantis. Conte moral, avec un gros cas de conscience du narrateur.
Le banquier allemand Hermann, de passage à Paris, dîne en compagnie de la haute société. Il raconte à la fin du repas une étrange histoire qu’il a entendue lors de son emprisonnement à Andernach, au moment des guerres napoléoniennes. (Il avait été arrêté comme franc-tireur par les Français.)
Il s’agit d’un crime commis en 1799. Deux chirurgiens militaires passent la nuit dans une auberge, partageant leur chambre avec un industriel qui a fui les hostilités et qui avoue, au cours du repas, avoir sur lui une somme considérable en or ainsi que des diamants. L’un des deux chirurgiens (Prosper Magnan), très impressionné par cette révélation, ne peut s’endormir et imagine ce que la mort de l’industriel aurait de facile et de fructueux pour lui. Quand, enfin, il finit par s’endormir, il est réveillé par un remue-ménage : l’industriel a bien été assassiné, qui plus est avec un instrument chirurgical…
Prosper Magnan est innocent, mais arrêté, condamné et fusillé.
Pendant que le banquier allemand Hermann déroule son récit, le narrateur de l'Auberge rouge est en train de l'écouter. Or, il est assis en face d'un autre convive qu'il voit se décomposer progressivement au cours du récit d'Hermann : c'est le véritable assassin, qui se trouve à la même table que lui, à son insu. Cet homme, Jean-Frédéric Taillefer (on l'apprend plus tard), est le père de Victorine Taillefer, que l’on retrouvera dans le Père Goriot.
Devenu riche financier et couvert d’honneurs, Jean-Frédéric Taillefer s’effondre graduellement à mesure que le récit progresse. Son opulence, due à ce crime, n’a pas empêché de douloureux souvenirs (mais pas de remords, il est vrai), et Taillefer est saisi d’une crise nerveuse dont il meurt peu après.
Le narrateur balzacien, quant à lui, a deviné aussitôt la vérité. Il est amoureux de Victorine Taillefer et a des scrupules à épouser une héritière dont la fortune est couverte de sang. Il demande conseil à ses amis et la majorité pense qu'il ne devrait pas l'épouser. Le livre s'achève sans réponse.-w
Les Proscrits bien aimé... conte visionnaire et mystique, mettant en scène Dante ... pas certaine d'avoir vraiment tout compris.
Au début du xive siècle, le sergent Tirechair vit près de Notre-Dame de Paris dans une sombre maison. Il loge deux étrangers qui l’effrayent et qu’il croit capables de sorcellerie, alors qu’il s’agit de deux gentilshommes. Le plus âgé a fréquenté la cour du roi, le plus jeune, (Godefroy, comte de Gand) est fils de la comtesse Mahaut engagée comme servante chez les Tirechairs. Le sergent s’apprête à les mettre à la porte le soir-même où les deux hommes assistent à un cours de théologie mystique. On fait alors connaissance avec le docteur Sigier et sa théorie sur les mystères de la création.
Le vieux gentilhomme, qui a été proscrit de son pays natal, l’Italie, n’est autre que le poète Dante Alighieri auquel un cavalier vient apprendre qu’il peut retourner à Florence, sa ville d’origine. Quant à Godefroy, qui s’apprêtait à se suicider pour rejoindre les anges, et que le poète sauve in extremis, il finit par retrouver sa mère et sa noble condition.
Maître Cornélius : bien aimé... genre polar historique assez abracadabrant, avec pour détective le roi Louis XI.
Marie de Saint Vallier, fille de Louis XI est mariée à un vieillard despotique, brutal et jaloux qui la martyrise. Elle est aimée de Georges d’Estouteville qui s’arrange pour la voir en cachette. L’introduction de la première histoire présente une mise en scène du jeune homme pour éloigner le vieux mari à la sortie d'une messe. Pour cela, il crée une cohue qui sépare les deux époux, et s’assure de la complicité d’un religieux pour retenir Marie près du confessionnal, le temps de l’embrasser. Le vieux comte Aymar de Poitiers, sire de Saint Vallier flaire la supercherie mais ne peut rien découvrir de suspect.
Immédiatement après, arrive le sujet de la deuxième histoire enchevêtrée dans les amours de Marie de Saint Vallier : celle de maître Cornélius, mystérieux personnage vivant dans une maison quasiment murée, au fond d’une ruelle, voisine précisément de la maison de Saint Vallier.
Le personnage le plus intéressant, qui aurait dû être le sujet unique de la nouvelle, est bien Maître Cornélius qui se vole lui-même la nuit lorsqu’il est en état de somnambulisme, créant ainsi un suspense : qui vole ainsi un vieillard dans une maison aussi bien cadenassée ? Cornélius étant argentier du roi Louis XI, il se trouve naturellement le premier soupçonné par le souverain dont l’avarice est légendaire. Cornélius se suicide, emportant dans sa tombe le secret de la cachette où il a placé l’or qu’il s’est volé lui-même.-w
Le Message : aimé cette courte histoire d'amour désespéré... très romantique.
L'histoire est celle de deux voyageurs qui prennent la diligence de Paris à Moulins en voyageant sur l’impériale. Les deux hommes sympathisent et parlent, comme deux jeunes gens pudiques et naïfs, de leur maîtresse plus âgée, rivalisant d'histoires sur leur dévouement à ces dernières et sur le caractère aimable de celle qu'ils adorent. Mais la diligence se renverse, écrasant l’un des deux. On ne connaît pas son nom ni celui du narrateur qui raconte l’histoire à la première personne. Avant de mourir, l’accidenté charge son compagnon de remplir une mission : porter la correspondance du mort à sa maîtresse nommée Juliette (son véritable nom est la comtesse de Montpersan).w
Madame Firmiani : moyennement aimé. La société parisienne et ses ragots, envers une femme que l'on ne sait si elle est une victime ou une arriviste...
La nouvelle est construite autour de trois personnages : Octave de Camps, un jeune aristocrate dont la cause de la pauvreté reste un mystère jusqu'à la fin de l'histoire : il a rendu la fortune que son père avait détournée ; Madame Firmiani, femme consciencieuse que l’on soupçonne à tort d’avoir ruiné Octave, et qui est en fait son épouse : femme d'une grande pureté de sentiments, elle ne peut vivre pleinement son amour sachant que le père de son mari a ruiné une famille : « L'amour, mon ange, est, chez une femme, la confiance la plus illimitée, unie à je ne sais quel besoin de vénérer, d'adorer l'être auquel elle appartient. Je n'ai jamais conçu l'amour que comme un feu auquel s'épuraient encore les plus nobles sentiments, un feu qui les développait tous. »
Enfin, l'oncle d'Octave, Monsieur de Bourbonne, qui ne souhaite que le bien de son neveu et lui prépare son héritage. En faisant son enquête sur la situation inexplicable de son neveu, Monsieur de Bourbonne découvrira toute l'histoire.
La nouvelle se termine par un éloge de la femme, incarnée par Madame Firmiani, représentant « tout ce qu'il y a de bon et de beau dans l'humanité. » La femme est la conscience et l'éducatrice de l'homme et l'éveille à l'honnêteté : examinant sa conscience, Octave, rendant tout l'argent, se sentira transformé par son acte dicté par sa « chère conscience. » Et l'oncle de conclure, dans un propos anti-biblique :
- « [...] car vous [les femmes] n'êtes jamais coupable de vos fautes, elles viennent toujours de nous. »
tome 5 :
le colonel Chabert, le curé de Tours, la bourse, la femme de trente ans, la femme abandonnée, la grenadière, les Marana
tome 6... à tome 28 : théatretome 29 ... à tome 37 : romans de jeunesse
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