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jeudi 27 août 2020

Pierre Bayard : L'Affaire du chien des Baskerville

Les éditions de Minuit

Écrivain français du XXe siècle

Écrivain français du XXIe siècle

  Pierre Bayard - Babelio  Pierre Bayard

Pierre Bayard, né en 1954, est professeur de littérature française à l'université de Paris VIII et psychanalyste.

dans Qui a tué Roger Ackroyd ?, la réflexion sur le rôle du lecteur dans l'œuvre et dans la constitution du sens de l'œuvre passe par une reconstitution à suspense du roman policier, et par un démontage systématique des indices qui permettent d'aboutir à la résolution finale, le tout sous la forme d'une enquête policière. Ainsi, cette démarche littéraire hétérodoxe peut surprendre, voire déranger, mais il n'en reste pas moins que les spécificités des textes que Pierre Bayard étudie sont toujours analysées avec finesse et rigueur, et le rôle du lecteur méticuleusement mis en avant, comme le veut la tradition herméneutique.

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  L'Affaire du chien des Baskerville, 2008


Qui a tué Roger Ackroyd? (Double t. 55) Format Kindle Qui a tué Roger Ackroyd ?

Même s’ils n’ont pas lu le chef-d’œuvre d’Agatha Christie, Le Meurtre de Roger Ackroyd, de nombreux lecteurs, surtout parmi les amateurs de romans policiers, connaissent le procédé qui l’a rendu célèbre et croient pouvoir affirmer : l’assassin est le narrateur.
Mais est-ce si sûr ? Comment se fier à un texte où les contradictions abondent et qui s’organise autour d’un récit unique, celui du prétendu criminel ? Et qui peut dire qu’Hercule Poirot, dans son euphorie interprétative, ne s’est pas lourdement trompé, laissant le coupable impuni ?
Roman policier sur un roman policier, cet essai, tout en reprenant minutieusement l’enquête et en démasquant le véritable assassin, s’inspire de l’œuvre d’Agatha Christie pour réfléchir sur ce qui constitue la limite et le risque de toute lecture : le délire d’interprétation.

« Le plus excitant roman policier d’énigme de l’année et un essai subtil sur la narration et la lecture, sur leurs limites, leurs périls, leurs délires, au premier rang desquels le délire d’interprétation. » (Josyane Savigneau, Le Monde)

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  • Balzac et le troc de l'imaginaire. Lecture de La Peau de chagrin, Lettres modernes-Minard, 1978
  • Symptôme de Stendhal. Armance et l’aveu, Lettres modernes-Minard, 1980
  • Il était deux fois Romain GaryPresses universitaires de France, 1990
  • Le Paradoxe du menteur. Sur Laclos, Minuit, 1993
  • Maupassant, juste avant Freud, Minuit, 1994
  • Le Hors-sujet. Proust et la digression, Minuit, 1996
  • Qui a tué Roger Ackroyd ?, Minuit, 1998 et « Reprise », 2002
  • Comment améliorer les œuvres ratées ?, Minuit, 2000
  • Enquête sur Hamlet. Le Dialogue de sourds, Minuit, 2002
  • Peut-on appliquer la littérature à la psychanalyse, Minuit, 2004
  • Demain est écrit, Minuit, 2005
  • Comment parler des livres que l'on n'a pas lus ?, Minuit, 2007
  • L'Affaire du chien des Baskerville, Minuit, 2008
  • Le Plagiat par anticipation, Minuit, 2009
  • Et si les œuvres changeaient d'auteur ?, Minuit, 2010
  • Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ?, Minuit, 2012
  • Aurais-je été résistant ou bourreau ?, Minuit, 2013
  • Il existe d’autres mondes, Minuit, 2014
  • Aurais-je sauvé Geneviève Dixmer ?, Minuit, 2015
  • Le Titanic fera naufrage, Minuit, 2016
  • L'énigme Tolstoïevski, Minuit, 2017
  • La Vérité sur "Dix petits nègres", Minuit, 2019

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James Patrick Donleavy : La Dame qui aimait les toilettes propres

james-patrick donleavy | Le Regard Libre

Poche : 144 pages - Gallimard (26 mai 2000)

 .Écrivain américain du XXe siècle

.Postmodernisme (littérature)

Photos de James Patrick Donleavy - Babelio.com James Patrick Donleavy

né le  à Drapeau des États-Unis New York et mort le  à Drapeau de l'Irlande  Mullingar en Irlande1, est un écrivain irlando-américain.

La Dame qui aimait les toilettes propres - broché - James Patrick Donleavy  - Achat Livre | fnac La Dame qui aimait les toilettes propres

Jocelyn Guenevere Marchantière Jones, quarante-deux ans, milieu huppé, résidence superbe près de New York, est plaquée par son mari, ignorée par ses enfants et ruinée par son homme d'affaires, qui dilapide la coquette pension de son divorce. C'est le début d'une implacable spirale.Brièvement serveuse, elle envisage de devenir prostituée ou nonne, puis caresse l'idée du suicide. 

Élevée par sa grand-mère pour demeurer une «dame» en toutes circonstances, elle est obsédée par l'idée de se soulager uniquement dans des toilettes immaculées. Par une extraordinaire ironie du destin, c'est dans un établissement funéraire aux toilettes divines que sa vie bascule...


Sur le zinc : Au café avec les écrivains Sur le zinc : Au café avec les écrivains

L'homme de gingembre L'homme de gingembre

Les béatitudes bestiales de Balthazar B Les béatitudes bestiales de Balthazar B

Un conte de fées new-yorkais Un conte de fées new-yorkais

Mangeurs d'oignons Mangeurs d'oignons

Le tennis De Alfonce Le tennis De Alfonce

Le destin de Darcy Dancer, gentleman Le destin de Darcy Dancer, gentleman

Mon Irlande Mon Irlande


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lundi 3 août 2020

Shlomo Sand : La mort du Khazar rouge


La mort du Khazar rouge par Sand  Qui a tué l’éminent professeur d’histoire Yitzhak Litvak, de l’université de Tel Aviv ? C'est la question à laquelle tente de répondre le commissaire Émile Morkus, un des rares hauts gradés arabes de la police israélienne. Mais quelle piste suivre ? 
Célibataire sans enfant, Litvak semblait vivre seul, surtout préoccupé de l’avancée de ses travaux. Celle d’une mauvaise rencontre ? D’un étudiant voulant se venger d’un échec quelconque ? Ou celle d’un règlement de comptes entre ces universitaires qui, comme dans toutes les facultés du monde, se détestent cordialement ?

L’affaire prend une autre tournure quand le frère jumeau de Litvak est à son tour assassiné, et que certains services israéliens travaillent ostensiblement à étouffer l’affaire.

Shlomo Sand est déjà l’auteur de nombreux travaux historiques, parmi lesquels Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008), qui a suscité des nombreuses controverses, où il questionne durement la construction mémorielle de l’État d’Israël.


Shlomo Sand : biographie, actualités et émissions France Culture Shlomo Sand, lui-même professeur (émérite) d'histoire à l'université de Tel Aviv, nous régale dans ce premier roman policier à mettre en scène les débats qui déchirent la culture politique israélienne, la paranoïa et l'incapacité des services de sécurité et, surtout, la force aveugle d'un récit biblique sur les origines de l'État hébreu auquel il est dangereux de toucher..

Shlomo Sand en 2014 Emission sur France-Culture : Quand l’histoire tourne au polar avec Shlomo Sand


On connaît ce professeur à  l’université de Tel-Aviv pour ses travaux d’historien, avec un livre phare : Comment le peuple juif fut inventé (Fayard, 2008), traduit en de nombreuses langues ; on le reconnait aussi à son engagement en faveur des Palestiniens. On le retrouve aujourd’hui entre les pages d’un premier roman noir : La mort du Khazar rouge (Le Seuil).

Qui a tué l'éminent professeur d'histoire Yitzhak Litvak, de l'université de Tel Aviv ? Un commissaire Émile Morkus, un Arabe israélien, va mener l’enquête... 

Yitzhak Litvak, très embarrassé par les rapports liant religion et nation, a écrit un voire plusieurs livres controversés, dont L’Empire khazar du VIII au XIIIe siècle. Orientaliste, il a autant travaillé sur l’Islam des temps anciens que sur le nationalisme arabe contemporain. Arabophone, il maîtrise aussi le persan, le turc, le latin, l’ukrainien, son pays natal... Alors, tout naturellement, les journalistes "fondirent comme des oiseaux de proie sur la théorie confortable d’un meurtre sur fond de conflit israélo-palestinien." Assassiné pour ses livres ? 

Peut-on assassiner des idées ? Probablement pas, mais on peut les freiner. On peut les arrêter. J'ai eu moi même des confrontations dans le milieu universitaire, sur l'invention du peuple juif... Je ne pense pas qu'on assassine des idées, mais on peut les freiner. 

Retour sur les thèses du professeur, qui remettent en cause l'exil des juifs dans l'histoire d'Israël... 

Je ne vis pas dans une république israélienne, mais je vis dans un état juif. Pour justifier la colonisation israélienne, il faut s'appuyer sur l'idée que les juifs sont les descendants des Hébreux anciens. Aujourd’hui, ça dérange beaucoup plus les sionistes. S'il y a des descendants, c'est plutôt les Palestiniens. L'exil des juifs n'a pas eu lieu. Quelle est la preuve ? Aucun livre historique ne parle de l'exil des juifs. 

Quand j'étais étudiant militant de gauche, j'étais sûr que les juifs étaient exilés (...) et je participais à ce mythe. Il y a seulement douze ans que je me suis lancé dans les recherches sur la nationalité. Et je crois aujourd'hui que je me libère de ce mythe. Sauf que je ne crois pas que l'on puisse chasser des mythes sans les remplacer par d'autres...

De l'écriture de l'Histoire à l'écriture d'un roman policier, il n'y a qu'un pas.

Pour moi, l'histoire, c'est imaginaire, c'est un récit historique. Un récit historique peut être proche de la réalité du passé, mais ne peut pas "être le passé". Quand j'ai écrit des livres historiques, j'ai aussi utilisé mon imagination. Sauf que pour le roman, je n'ai pas eu besoin de notes de bas de pages. Ici, je me laissais inventer des personnages qui ne sont pas dans la réalité. 

La différence entre lire un récit historique et lire un polar n'est pas très grande, parce que j'ai essayé de m'attacher à certaines vérités historiques. Mais dans le roman, je suis tellement libre; dans l'histoire, j'ai toujours été dans une petite prison... C'est la liberté qui fait la différence.

Il faut du courage pour être écrivain, il ne faut pas un grand courage pour être historien à l'Université de Tel-Aviv. Je me suis dit que si je commence avec le polar, je ne serais pas prétentieux, et je me suis dit que je toucherai beaucoup de gens.

À retrouver dans l'émission : LA GRANDE TABLE CULTURE par Olivia Gesbert 

Shlomo Sand 12 juillet 2014.xcf Drapeau Shlomo Sand, 
né le  à Linz en Autriche, est un historien israélien spécialisé dans l'histoire contemporaine. Il fait partie des nouveaux historiens israéliens. Il est professeur à l'université de Tel Aviv depuis 1985.

  • L'Illusion du politique, Paris, La Découverte, 1984 (ISBN 2-7071-1518-5).
  • J. Julliard et S. Sand (dir.), Georges Sorel en son temps, Paris, Seuil, 1985 (ISBN 2-02-0089785)
  • L’Intellectuel, la vérité et le pouvoir, Tel Aviv, Am Oved, 2000 (en hébreu (ISBN 965-13-1439-7)).
  • Le XXe siècle à l'écran, Paris, Seuil, 2004 (ISBN 2-02-056916-7).
  • L’Historien, le temps et l’imagination, Tel Aviv, Am Oved, 2004 (en hébreu (ISBN 965-1317337)).
  • Les Mots et la terre, Paris, Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62903-X).
  •  Comment le peuple juif fut inventé, Paris, Fayard, 2008 (ISBN 978-2-213-63778-5).
  • S. Sand (dir.), De la nation et du “peuple juif”, Paris, LLL, 2009 (ISBN 978-2-9185-9703-2).
  • D. Penslar, A. Shlaïm et S. Sand, Israël face à son passé, Paris, Arkhe, 2010 (ISBN 978-2918682059).
  •  Comment la terre d'Israël fut inventée, Paris, Flammarion, 2012
  •  Comment j'ai cessé d'être juif, Paris, Flammarion, 2013
  •  Crépuscule de l'Histoire, Paris, Flammarion, 2015
  •  La Fin de l'intellectuel français ?, Paris, La Découverte, 2016
  •  La mort du Khazar rouge, Paris, Le Seuil, 2019 

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