Le livre Le Conte de la pensée dernière (en allemand Das Märchen vom letzten Gedanken) de l'écrivain juif allemand Edgar Hilsenrath, a pour sujet le génocide arménien de 1915. Le récit épique, conçu en forme de conte,
a obtenu de nombreux prix et est considéré comme l’ouvrage le plus
important ayant pour sujet ce fait historique. En 2006 l'écrivain a reçu
pour son œuvre le prix décerné par le président de la République d'Arménie.
Le Conte de la pensée dernière est l'histoire d'un village d'Anatolie, détruit par les Turcs. Le personnage principal du roman est l'Arménien Wartan Khatisian, dont le fils Thovma est mourant. Meddah, le récitant, raconte à la pensée dernière de Thovma - on dit dans les contes que la pensée dernière d'un être humain se situe hors du temps - l'histoire de ses ancêtres, le calvaire du peuple arménien. Meddah guide la pensée dernière de Thovma sur les traces de son père, qui, parti d'un petit village idyllique dans les montagnes est traîné dans les chambres de torture des dirigeants turcs qui l'obligent à devenir le témoin à charge du grand pogrom arménien de 1915. « En utilisant les moyens du conte oriental, en faisant appel aux récits transmis par les traditions, les sagas et les légendes de cette nation martyre, Hilsenrath s'est reporté bien loin dans le passé historique arménien pour formuler une émouvante complainte funèbre en l'honneur des victimes de tous les génocides1. » Malgré le choix d'un genre fictif l'auteur a soigneusement recherché et vérifié les évènements historiques.
Edgar Hilsenrath, né le 2 avril 1926 à Leipzig, est un écrivain juif allemand, connu avant tout pour ses romans La Nuit, Le Nazi et le Barbier et Le Conte de la pensée dernière.
- 1989 Prix Alfred Döblin (pour Le Conte de la pensée dernière)
- 1992 Prix Heinz Galinski
- 1994 Prix Hans Erich Nossack
- 1996 Prix littéraire Jakob Wassermann
- 1998 Prix Hans Sahl
- 2004 Prix Lion Feuchtwanger
- 2006 Prix national arménien de littérature
- 2006 Docteur honoris causa de l'Université d'État d'Erevan
En décrivant le génocide arménien
et en le comparant à la Shoah, il s'élève contre toute forme de
violence faite à un peuple et met en garde contre l'oubli. La forme du
conte, choisie par l'auteur, pour s'attaquer au mensonge signifie
également que l'histoire racontée n'a plus de témoins. Dans beaucoup de
livres d'Hilsenrath on trouve nettement des traits autobiographiques,
qui sont cependant habituellement repris sous forme de fiction. Son
ouvrage autobiographique le moins romancé est paru en 1997 sous le titre
Les Aventures de Ruben Jablonski.
en violet : lus
en orange : pal- Le nazi et le barbier, Paris, Éditions Fayard, 1974
- 28/01/2015, Le conte de la pensée dernière, Paris, Trad. de Bernard Kreiss, Albin Michel, coll. « Les grandes traductions », 1992, 478 p.
- Le Retour au pays de Jossel Wassermann, Paris, Trad. de Christian Richard, Albin Michel, coll. « Les grandes traductions », 2007 (réimpr. Livre de Poche Biblio, 2007), 321 p.
- Fuck America, Paris, Trad. de Jörg Stickan, Attila, 2009, 291 p.
- Nuit, Paris, Trad. de Jörg Stickan et Sacha Zilberfarb, Attila, 2012, 560 p.
- Orgasme à Moscou, Paris, trad. de Sacha Zilberfarb et Jörg Stickan, Attila, 2013, 320 p.
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